Syndrome de Klinefelter
Le syndrome de Klinefelter est une aneuploïdie qui se caractérise chez l'humain par un chromosome sexuel X supplémentaire. L'individu présente alors deux chromosomes X et un chromosome Y, soit 47 chromosomes au lieu de 46. L'individu est de caractère masculin, mais infertile. Sa formule chromosomique est alors écrite « 2N=47, XXY », et non plus « 2N=46 ».
Histoire
Ce syndrome a été décrit en 1942 mais son étiologie était alors inconnue. C'est en 1959 que l'origine chromosomique de ce syndrome fut découverte.
Causes
Les origines de cette particularité se trouvent lors de la méiose des gamètes des parents du sujet, lorsque les chromosomes sexuels ne se répartissent pas normalement. Un autre groupe nommé « mosaïque »
trouve ses origines lors de la mitose. Ce groupe représente à peu près
10 % des cas de syndrome de Klinefelter. Les individus dits « mosaïque »
n'ont pas toutes les cellules atteintes par la particularité
chromosomique et sont donc pour certains en mesure d'avoir des enfants.
Fréquence
De nombreux individus portent ce caryotype sans être réellement
affectés (hormis leur infertilité). Environ un individu masculin sur
2 500 est porteur de ce syndrome, soit une fréquence d'un individu sur 5 000. Le caryotype 47, XXY (80 % des cas de Klinefelter)
est à distinguer des caryotypes 48,XXXY, 48,XXYY et 49,XXXXY et autres
mosaïques qui présentent alors d'autres conséquences que celles
précitées et qui constituent 20 % des syndromes.
Moins de 10 % de ces syndromes sont diagnostiqués avant l'âge adulte et il est probable que seul un quart des cas soit dépisté.
Symptômes
Sous le nom de syndrome de Klinefelter est regroupé tout ou une
partie de l'ensemble des symptômes suivants, une variabilité
d'expression étant souvent constatée et tous les problèmes de la vie ne
pouvant être rattachés à ce syndrome : taille en moyenne plus grande que
la fratrie, retard pubertaire possible, possibilité durant l'enfance de troubles d'apprentissage du langage ou de la lecture, taille des testicules plus petite à partir de la puberté, possibilité à l'adolescence s'il existe un manque en testostérone d'une faible pilosité, d'un manque de tonus musculaire, du développement des glandes mammaires ou gynécomastie, d'un émail dentaire fragile et d'une ostéoporose à l'âge adulte.
L'expression de ce syndrome est donc atypique, ce qui en explique le
retard fréquent du diagnostic, qui est souvent fait uniquement dans le
cadre d'une recherche de stérilité.
Diagnostic
Typiquement il existe un tableau biologique d'hypogonadisme hypergonadotropique, avec, chez l'adulte, une concentration normale ou basse de testostérone et un taux élevé de LH et de FSH.
Le diagnostic se fait à l'aide du caryotype mais il est beaucoup plus délicat en cas de mosaïque.
Complications
La mortalité globale est augmentée, essentiellement de causes cardio-vasculaires, neurologiques ou pulmonaires.
Le risque de cancer du sein est majoré ainsi que celui de maladie thrombo-embolique, de diabète ou d'ostéoporose.
Traitements
Pour les enfants présentant des difficultés d'apprentissage, la mise en place d'une prise en charge précoce et classique en orthophonie peut aider.
Un traitement hormonal à base de testostérone à partir de la puberté
peut être proposé. Cela améliore les symptômes (sans régler le problème
de l'infertilité) et peut prévenir certaines complications tardives
comme l'ostéoporose.
En cas de gynécomastie importante et invalidante, une chirurgie plastique peut être proposée. De même, on peut pratiquer une exérèse des petits testicules chez ceux qui acceptent difficilement cet état, avec une mise en place de prothèses testiculaires.
La prise en charge de l'infertilité est essentielle. Elle est faite par les équipes d'assistances médicales à la procréation (AMP), qui détermineront le degré d'infertilité et les différentes possibilités qui en découlent (Fécondation in vitro et injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde ; insémination artificielle avec donneur ; adoption). Une azoospermie (absence de spermatozoïdes
dans l'éjaculat) n'est parfois pas le témoin de l'absence de production
de spermatozoïdes et des prélèvements intratesticulaires ont pu être
faits.